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Le projet de Wissem Ziadi, musicien, auteur et compositeur, puise dans son expérience de la migration. Les chansons de « Broua » explorent les thèmes de l’identité, de la nostalgie et de la découverte de soi, entraînant l’auditeur dans un voyage à travers les expériences personnelles et les influences culturelles du groupe.
La Presse — « Broua » est un nom qui résonne comme une évidence, empreint de sincérité et d’émotion. Il évoque un univers agité, fait de vagues et de courants, de voyages et de mélancolie. Cette mélancolie propre aux marins qui, sans terre en vue, se perdent dans les méandres d’un grand bleu. « Broua » fait aussi référence à « la proue», la partie avant du bateau, qui indique la direction. C’est ce nom que Wissem Ziadi a choisi pour son groupe de musique, ainsi que pour son projet artistique, un état musical qui le distingue.
En effet, « Broua » est un état émotionnel suspendu, un pincement au cœur, une image qui déchire la grisaille pour rejoindre les quais de Kélibia, sa ville natale. C’est l’odeur d’une cuisine épicée, une senteur iodée, le parfum bien corsé de fleurs distillées. C’est une nostalgie pure, celle d’un chez-soi lointain.
Le projet de Wissem Ziadi, musicien, auteur et compositeur, puise dans son expérience de la migration. Les chansons de « Broua » explorent les thèmes de l’identité, de la nostalgie et de la découverte de soi, entraînant l’auditeur dans un voyage à travers les expériences personnelles et les influences culturelles du groupe.
« Broua » est un groupe de musique composé de musiciens tunisiens, français et néerlandais. Il propose un mélange rafraîchissant de sons tunisiens traditionnels, jazz, blues et musique latine. Le groupe réunit Slim Mosbah aux percussions, Tarak Maaroufi à la guitare et aux percussions, Frank Normand à la clarinette et aux flûtes, Nebil Ben Rjab au oud et Peter Bout à la basse.
«Isfer» est le premier titre de leur premier album, un projet où Wissem s’est entouré de ses amis musiciens partageant les mêmes affinités. Son immigration aux Pays-Bas n’est pas une souffrance en soi ; sa compagne, ses enfants, le pays et les gens là-bas rendent cette expérience douce. Pourtant, le cœur du poète chavire au premier son qui le ramène à son pays. Cette émotion se ressent dans les titres de l’album, où chaque morceau laisse place à des sonorités, mélodies, appels à la prière, souffles et tempos tendres, affectueux. Beb Bled, Bled, Fil Bel, Lahbeb, Kelibia, Ki Ettir… Ses paroles sont justes, simples, presque enfantines, mais parlent à tous sans prétention. Ses messages sont subtils, engagés et raffinés, comme s’il suivait les traces d’un Hedi Guella ou d’un Zine Safi. La musique, elle, laisse une large place aux instruments pour s’exprimer. Les solos prennent le temps de raconter leur propre version de l’histoire. Le violon de Wissem devient le prolongement de l’artiste, prenant la parole quand les mots s’épuisent.
Le dernier titre, «Hor Al Insan», annonce le second album et s’accompagne de nouvelles dates de concerts. Malheureusement, ces concerts auront lieu en Europe, en attendant que nos festivals et programmateurs leur prêtent l’oreille. Un projet nourri par le cœur, « Broua » mérite d’avoir le vent en poupe, un vent qui, espérons-le, les ramènera sur les rivages du pays.